Akira Hashimoto, l’avocat voyageur

旅する弁護士・橋本明の肖像

Fondateur du premier cabinet d’avocats japonais à Paris, Akira Hashimoto a vécu entre trois continents. Koko vous présente le parcours sinueux d’un homme de droit.

パリで日本人初の法律事務所を設立した橋本明氏は、三つの大陸を横断しながら生きてきた。雑誌『Koko』は、法の道を極めた一人の男が辿った曲がりくねった道のりについて詳しく聞いた。

S’il a commencé son chemin à Nagasaki, territoire ayant historiquement gardé contact avec le monde extérieur, Akira Hashimoto est longtemps resté « insularo-centré ». Sur son île de Kyūshū, il suit une scolarité normale qui le conduit jusqu’à Tokyo : « Au début, je n’avais pas pensé être avocat, j’imaginais plutôt devenir fonctionnaire. » La faculté lui demande de choisir une seconde langue et il opte pour le français qu’il connaissait par les chansons de Sylvie Vartan ou d’Yves Montand. À la fin de ce premier cursus, il passe son concours de droit avant de choisir la voie du barreau. Pour un stage, le tout juste diplômé décide de partir en France vivre une nouvelle expérience : « J’avais du temps, alors je ne suis pas venu par un vol direct. J’ai pris le bateau, puis le Transsibérien à travers la Russie et un dernier train depuis Moscou pour rejoindre Paris. » Une semaine de voyage plus tard, le jeune étudiant arrive à la gare de l’Est. Premier contact : « C’était au début du mois de mai, la plus belle saison à Paris. J’habitais un logement de l’Alliance française à côté du jardin du Luxembourg. Je marchais le long du boulevard Raspail, je voyais la cathédrale Notre-dame de Paris. Un enchantement !» Un plaisir de la découverte que même l’accueil réputé glacé des Parisiens n’a pu entacher : « Mon niveau de français était suffisant pour ne connaître aucune expérience désagréable. »

Paris-New York-Tokyo

Débutée en 1973, cette première expérience dure cinq ans, le temps de terminer un doctorat en droit à l’université Paris 2. Akira Hashimoto se souvient s’être facilement adapté au droit français : « Au Japon, le droit est écrit avec des mots si particuliers que l’on dirait une langue étrangère. Le droit français est présenté plus simplement. Et puis, lors de l’ère Meiji (1868-1912), le code civil japonais s’est inspiré des codes français et allemand. Je n’étais donc pas déstabilisé. » Il rejoint la Cité universitaire internationale de Paris, un lieu d’hébergement pour les étudiants du monde entier, d’abord à la Maison du Japon, puis 300 mètres plus loin, au Pavillon de l’Allemagne. « Mon voyage le plus court », plaisante-t-il. Côté loisirs, Akira Hashimoto pratique avec d’autres japonais expatriés le Shaolin kempo, un art martial nippon dérivé du kung-fu chinois. Ainsi chaque samedi, il se défoule en retrouvant un peu de son Japon.

Mais en 1978, son père déclare un cancer et Akira Hashimoto rentre auprès de lui. Après son décès, l’avocat enchaîne les expériences. Un retour en France, suivi d’un départ pour Bruxelles afin d’intégrer un cabinet américain travaillant autour des institutions européennes. À la faveur d’une opportunité, il rejoindra Harvard en 1981, puis New York. Après des années de bougeotte, il rentre à Tokyo en 1984. Le pays est alors en effervescence. Les photocopieurs, voitures et autres technologies japonaises s’exportent et Maître Hashimoto joue son rôle pour régler les contentieux internationaux. Dans l’Archipel, cette décennie miraculeuse développe le sentiment d’un grand retour du Japon sur la scène mondiale : « Quand j’étais enfant, certains élèves ne pouvaient pas payer la cantine, se souvient Maître Hashimoto. Trente ans plus tard, la situation économique était totalement différent. Le Japon affichait une croissance insolente. » Maître Hashimoto va finalement quitter la bulle tokyoïte juste avant qu’elle n’explose.

Le premier cabinet japonais de Paris

En 1991, Akira Hashimoto revient en France. Comme pour tous ses déménagements, il embarque peu d’affaires. Mais sur place, il retrouve un carton de livres qu’il avait laissé dix ans plus tôt chez un ami : « J’ai toujours gardé en tête l’idée que je reviendrais. » C’est que l’avocat a un projet : fonder son propre cabinet, le premier 100% japonais à Paris. D’abord avenue Montaigne, puis près de la place de l’Étoile, Hashimoto partners traite du droit des affaires, mais également des questions de succession, de divorce et, plus rarement, de droit pénal : « Les Japonais sont beaucoup plus souvent victimes qu’auteurs », sourit-il. « Tout juste ai-je eu à défendre quelques participants à des trafics de drogue. »

Pendant vingt ans, l’avocat sera ainsi à la tête du seul cabinet japonais. Pourtant, la demande est forte. Notamment pour les contentieux conjugaux. La faute à deux conceptions de l’autorité parentale. Le plus souvent, des couples franco-japonais se déchirent et quand l’un (ou l’une) repart au Japon avec son enfant, il faut rappeler les règles : « En France, l’autorité parentale peut être partagée suite à la séparation. Au Japon, ce n’est pas le cas. Il y a la notion de maison. Après le divorce, les enfants sont attachés à une seule famille, pas aux deux. De plus, le droit de visite n’est pas très respecté. On trouve des situations où les ex-conjoints ne se comprennent plus, avec des enfants qui ne voient plus l’un des deux. C’est envisageable quand le mariage a été contracté au Japon, impossible s’il l’a été en France.»

Vivre en France, au-delà des différences

En médiateur patient, Akira Hashimoto trouve ainsi un rôle important au sein de la communauté japonaise en France. Un groupe bien structuré, notamment autour de la Chambre de commerce et d’industrie pour les expatriés, et de l’association Nihon Jinkai pour les personnes qui souhaitent s’établir et dont il est administrateur. « Je suis un facilitateur. Une partie de mon travail consiste à aider les sociétés d’import/export à s’établir ou les restaurants à s’ouvrir. » Des rencontres que ce Japonais de Paris continue d’apprécier, même s’il déplore que les jeunes Nippons n’y participent pas davantage. « Peut-être qu’ils n’en voient pas l’utilité, mais ce genre de structure a été essentiel pour ma génération. »

Plus globalement, l’avocat considère qu’il a été bien accepté par la France : « Je n’ai jamais connu de discrimination, notamment au moment de chercher un logement. Je ne me suis pas senti exclu parce que j’étais japonais. » En revanche, certaines attitudes françaises l’ont choqué. Au Japon, on s’adresse différemment aux personnes selon leur âge, alors qu’en France, on peut utiliser les mêmes mots. Autre étonnement : « Les enfants français qui font une bêtise disent toujours c’est pas ma faute. Ils se dégagent de leur responsabilité… Comme font souvent les adultes », s’amuse-t-il. « Au Japon, si l’on fait ça, la punition va doubler ! »

Mais il tient à souligner l’un des atouts de la France : la sensation de liberté. « Chez les Japonais, à chaque moment de la vie, il y a toujours un contrôle social. Par exemple, après le travail, c’est la continuité du travail. Karaoké, golf, bar, ce ne sont pas des loisirs, mais des façons d’entretenir les relations avec les collègues ou les clients. En France, la vie personnelle est sacrée. » Avant de nuancer : « Je continue d’observer ce qui se passe au Japon et je vois qu’une nouvelle génération de jeunes ose dire non  à ce genre de contraintes. C’est une bonne chose. »

À la barre

Dans son métier d’avocat, Maître Hashimoto a également appris à s’adapter. « Ténor du barreau » n’est pas japonais. : « Aux États-Unis, ou en France, au pénal, il y a un jury à convaincre. Au Japon, c’est toujours un juge professionnel. Alors le théâtre, ça ne marche pas ! Ce qui compte, c’est la preuve. » Une obsession de la preuve qu’il a notamment expliquée dans les médias français au moment de l’affaire Carlos Ghosn en 2018. Un effort de pédagogie essentiel, alors que certains commentateurs hurlaient au traitement inhumain. Akira Hashimoto ne défend cependant pas toutes les règles du droit nippon. Il se déclare ainsi favorable à l’abolition de la peine de mort encore en cours au Japon.

En revanche, il garde un souvenir très amer d’un procès en particulier après qu’un autocar de tourisme, réservé par des Japonais, ne se soit écrasé en direction du Mont Saint-Michel. Sans que le chauffeur ne freine, le véhicule avait quitté la route, faisant morts set blessés graves parmi les touristes. Dans le box des accusés, le conducteur et le président de la société d’autocars ont été confrontés à Maître Hashimoto et aux parties civiles. En fin d’audience, à leur grande stupéfaction, le procureur n’a requis aucune charge contre le chauffeur. Ce dernier fut acquitté car il ne se savait pas narcoleptique. Un verdict difficile à encaisser pour l’avocat, bien en peine pour expliquer les raisons à ses clients. Une immense déception.

Géopolitique domestique

À chaque séjour entre ses deux pays, Akira Hashimoto sait qu’il a besoin de trois jours d’adaptation pour retrouver les bons réflexes. Un temps finalement assez court pour celui qui prétend que les Japonais et les Français ne sont pas si différents. Au fond, on se comprend, mais la langue est un obstacle qui peut créer des malentendus. Cependant, en tant que Japonais, je suis plus à l’aise en France qu’aux États-Unis où le contact humain est peut-être plus facile, mais moins profond. » Un cadre de vie qu’il n’envisage plus de changer désormais.
Ce terrain géopolitique, Maître Hashimoto le pratique tous les jours dans son intimité. Ayant épousé une femme coréenne, les conflits du passé auraient pu réapparaître dans le foyer. Mais ils ont su faire fi et trouver un terrain d’entente harmonieuse grâce au français : « C’est la langue officielle de la maison ! » Leurs deux enfants maîtrisent imparfaitement le japonais et le coréen… Son mariage, ses enfants, ses amis, l’ont bien sûr ancré en France. Mais Akira Hashimoto voit un autre élément déterminant : « Paris m’a pris. C’est la première ville étrangère que j’ai habitée. Elle ne change pas, même après au bout de quarante ans de vie commune. Je retrouve les mêmes rues, et je peux me dire tiens, j’ai habité là ou là. C’est ma ville. » Sa ville, sa vie.

日本列島内では歴史的に外国との接触を保ってきた地・長崎で我が道を切り拓いてきたというものの、「島国中心」の姿勢を貫いて生きていたという。九州で皆と同じように大学に通い、最初は弁護士になろうという意思はなく、公務員になろうと考えていたという。大学で第二言語を学ぶことになり、シルヴィ・ヴァルタンやイヴ・モンタンの歌で耳にしていたフランス語を選択した。司法試験に合格し、弁護士になることに決めた。インターンではフランスに行くことになり、時間のある学生にしかできない貴重な体験をする。船で大陸まで渡り、シベリア鉄道でロシアを抜け、モスクワからパリへの最終列車に一本乗った。一週間の旅を経て、若い学生はようやくパリ東駅に辿り着く。初めてのフランス。「五月初旬のパリ、一番美しい季節でした。ルクセンブルク公園からすぐのアリアンス・フランセーズの宿泊施設に滞在しました。ラスパイユ通りを歩くと、ノートルダム大聖堂が見えてきます。美しさに息を飲みました」。初めてのパリを振り返る。観光客への冷ややかな歓迎で著名なパリジャンでさえも橋本明の喜びを汚すことはできなかった。「当時の私のフランス語レベルは、不快な経験を知らずに過ごすのにちょうどよかった」と笑う。

パリ・ニューヨーク・東京

パリに初めて足を踏み入れた1973年から、パリ第二大学で法学博士号を取得するまでの五年間を橋本明はフランスで過ごす。「日本では、法律は外国語のように聞こえるほど独特の言葉で書かれている一方、フランス法はすんなり理解することができた」と思い出す。フランス法はより端的に提示されており、明治時代の日本の民法はフランスやドイツの法の影響を強く受けて作られたため、分かりやすかったそうだ。彼は、世界中から集まった学生の学生寮であるパリのシテ・ユニヴェルシテールに移り、まずは日本館へ、そして彼曰く「人生最短の旅」として日本館から三百メートルほど離れたドイツ館に移った。暇な時には、他の日本人と一緒に少林拳法(中国拳法から派生した日本武術)で体を鍛えた。そうやって毎週土曜日、自国を少しだけ再発見する息抜きをしたそうだ。

だが、1978年、父親が癌を宣告され、日本へ帰国する。父の死後、橋本明はフランスに戻る。その後ブリュッセルに出発し、欧州を中心に活動するアメリカ法律事務所に入る。1981年、機会を得てハーバード大学で修士号を取得し、ニューヨークへ移る。激動の数年を経て、東京に戻ってきたのは1984年。当時、この国は大混乱に陥っていた。コピー機や自動車など日本技術が積極的に輸出され、橋本明は国際紛争の解決に一役買うことになる。この十数年の著しい発展は日本が世界的舞台に再来したのを強く感じさせた。「私が子どもの頃は、給食代も払えない家庭がたくさんあったのです。三十年後にはこんなにも経済が大成長を遂げているとは」。橋本明はバブル崩壊を目の当たりにすることなく日本を後にした。

パリに日本人初の法律事務所が誕生

1991年、フランスに帰国。いつもの引越しと同じように、荷物は少ない。十年前友人宅に置きざりにした本でいっぱいのダンボールを引き取る。「必ず戻ってこようと思っていました」と振り返る。パリで最初の100%日本人スタッフの法律事務所を設立する志があった。エトワール広場の近くのモンテーニュ通りに「HASHIMOTO&PARTNERS」を構える。ビジネス法だけでなく、相続や離婚、ときには刑法に触れる案件も扱う。日本人は大概の場合は被害者であると苦笑し、麻薬密売に関わった人を弁護したことを教えてくれた。

このようにして二十年間、橋本明はフランスで唯一の日本人スタッフによる法律事務所のトップを務める。需要は高い。とくに、国際カップルの離婚について、親権に対する考え方が異なることはしばしば問題になる。日仏カップルが別れる際、親のどちらかが子ども連れて日本に帰国するという状況がよくある。フランスでは、別居後も親権を共有できる決まりがあるが、日本ではそうではない。家という概念があるため、離婚後、子どもは片方の家庭と運命を共にする。しかも、子どもに会う権利は尊重されない。片方の親に会えなくなった子どもを抱えて、別れた後の親たちが不理解に苦しんで争っている。これは日本で結婚した場合は日本式の選択が可能だが、フランスで結婚した場合はフランス式に従わねばならない。

違いを超えたフランス生活

このように、橋本明は問題を抱えたクライアントの仲介役として、フランスの日本人コミュニティの中で重要な役割を果たしている。駐在員のための商工会議所、定住希望者のための日本人会で理事を務めている。「私の役目はファシリテーターです。私の仕事は、たとえば、輸出入企業の立ち上げや飲食店の開業のお手伝いをすることです」。人との出会いを大切にする橋本明は、最近の日本人の若者が参加しないことを残念に思っている。「意義を見出せないものかもしれませんが、私の世代にはこのような構造が必要不可欠でした」と語る。

より一般的に、弁護士という職業がフランスでよく受け入れられていると感じている。「日本人だからといって、差別らしい差別を感じたことはありません。住宅を探しているときなどに疑われているという感じを受けたことはない」と証言する。一方で、フランス人の態度に衝撃を受けたことはある。日本では年齢によって人の呼び方が違うのに対し、フランスでは呼び方も言葉遣いも区別しなくても良い。もう一つ驚いたのは、悪いことをしたフランスの子供たちは、ちょうど大人たちがするように、自分のせいではないと責任逃れをすること。「日本でそんなことをしたら罰が倍になってしまいますよね」と笑う。

しかし、彼はフランスの美点である自由な感覚について強調する。日本人との関係性では、人生のあらゆる瞬間に必ず社会的統制がある。例えば、仕事後に集まりのある場合。カラオケやゴルフ、飲みに行くのはレジャーではなく、同僚や顧客との関係を維持するための手段である。フランスでは個人の生活が最重要である。「日本で今何が起きているのか注意深く観察していると、若い世代の人たちがこのような束縛を拒否しつつあるのを目の当たりにします。これはいいことだと思います」とコメントする。

弁護士として

弁護士としての仕事の中では適応力も身につく。敏腕弁護士(Ténor du barreau:名テナー歌手になぞらえたフランス語表現)は日本語にはない表現だ。「アメリカでもフランスでも、刑事事件では一人の裁判官を納得させることに焦点が置かれているようですが、日本の裁判官はプロです。だからお芝居は通じない。大事なのは証拠ですから」。橋本明は、2018年のカルロス・ゴーン事件の際にもフランスのメディアに向けて証拠が第一であることを説明している。一部のコメンテーターが非人道的な扱いを叫んでいた時代に、必要不可欠な教育的努力した。しかし、橋本明は日本の法律のすべてのルールを擁護しているわけではない。例えば日本ではまだ行われている死刑は廃止されるべきだと考えている。

一方、日本人が予約したツアーバスがモン・サン=ミッシェルに向かう途中に墜落事故を起こした苦い裁判の思い出がある。運転手のブレーキが効かずに車が暴走し、乗客の旅行者の多くが死亡、重傷を負った。裁判では、運転手とバス会社の社長が橋本氏と市民当事者と対峙していた。驚くべきことに、審問の最後に、検察官は運転手を告発しなかった。後者は自分がナルコレプシー(睡眠障害の一種で強い眠気発作を起こす)であることを知らなかったため無罪になった。被害者家族にかける言葉のない、非常に心苦しい判決であり、大きな失望を感じた。

国内地政学

日仏二つの国を行き来するたび三日間の適応期間が必要なことを知っているからこそ、正しい反射神経を見つけることができる。日本人とフランス人は大した違いがないのだと橋本明は言うものの、やはり適応には三日間必要。基本的にはお互いを理解し合っているが、言葉は誤解を生む障害になりうる。日本人である橋本明にとって、フランスの方が人付き合いは気楽で、アメリカでは人間関係は作りやすいがうわべの関係が多い気がする。この生活環境ももう変えるつもりはない。

橋本明はこの地政学的に基づいた生活を日々実践する。韓国人女性と結婚したことで、過去の葛藤が家庭内で再燃する可能性もあったのだが、彼らはそれを乗り越え、フランス語を家庭内公用語と決め、共通の言語で和気藹々と語り合う。二人の子どもたちは日本語と韓国語が不完全だという。結婚、子ども、友人たちのおかげで、彼の人生はフランスに錨を下ろす。橋本明は、パリに自分を惹きつけている他の要素があるという。初めて住んだ外国の街は、四十年暮らしていても変わらない。同じ景色、同じ通りを見つけて、「あそこに住んでいたこともあったな」と思い出す。「ここは私の人生のある、私の街なのです」。

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